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L’ART RUPESTRE AU COLLÈGE LEROI-GOURHAN

Grâce au Pôle International de la Préhistoire nous avons pu voir, sur le grand écran de l’auditorium du Musée National de Préhistoire, des collégiens brosser à grands traits la vie et l’oeuvre d’André Leroi-Gourhan, montrant ainsi avec humour et talent que, d’une part, ils savent dorénavant comment a été choisi le nom de leur collège buguois et que, d’autre part, ils peuvent se plonger en moins de vingt minutes dans des thématiques scientifiques complexes et se les approprier, dès lors qu’on les met au défi d’être filmés à la clef. Nous avons également pu admiré la très belle fresque qu’ils ont réalisé en hommage aux premiers artistes de l’histoire de l’humanité.
Ces vidéos et cette fresque sont le fruit d’un dispositif qui fut mis en place par les professeurs Frédéric Fournier et Claudie Guilluy, dans la classe de 4ième B du collège du Bugue, les vendredis après midi de l’année scolaire 2006/2007.

APPRENDRE À DOUTER, C’EST APPRENDRE À RÉFLÉCHIR

Lui, professeur d’Histoire Géographie, leur a proposé de réfléchir sur la façon dont chemine la connaissance, en leur soumettant des textes de différents chercheurs, pères de la science de la préhistoire : Jean-Baptiste de Lamarck, Jacques Boucher de Perthes, Edouard Lartet, Charles Darwin, Gabriel de Mortillet. Ces précurseurs qui furent confrontés à cette nouvelle discipline et à tous les postulats idéologiques qu’elle bousculait.

« L’homme avait une histoire, longue, antédiluvienne et la science a du se doter d’outils pour le comprendre. Cette recherche a duré un siècle, entre les Lumières et l’abbé Breuil, un siècle passionnant, de luttes d’idées, de philosophie, un siècle marqué par des découvertes fondamentales comme celle de l’art de nos ancêtres magdaléniens dans la grotte d’Altamira en Espagne en 1879, et le fondement de l’approche d’une nouvelle période avec la découverte par Boucher de Perthes, en 1863 à Moulin-Quignon dans la Somme, d’une mâchoire humaine fossile issue du « diluvium » comme on appelait alors ces temps d’avant l’histoire. »

À la faveur de l’étude des textes relatant ces avancées scientifiques pionnières, Frédéric Fournier a incité ses élèves à distinguer les hypothèses des faits avérés et à restituer des synthèses sur différentes thématiques au bout de vingt minutes et face à la caméra. Challenge motivant, but concret, résultat enlevé, en dépit de moyens techniques basiques et du principe de la prise unique, avant que la cloche n’ait sonné !

ENTRER DANS LA PRÉHISTOIRE PAR LE CHEMIN DE L’ART

Elle, professeur d’Arts Plastiques, s’est servi de la Préhistoire pour ouvrir les esprits dans le domaine de l’art. Au XIXe siècle, les artistes qui proposent des représentations des hommes préhistoriques sont enfermés dans un style classique. Résultat : ils collent des peaux de bêtes sur des silhouettes de gens de la bonne société. Mais tout comme l’histoire de l’humanité se trouve secouée par la découverte de ces ancêtres bien peu présentables, l’histoire de l’art s’en trouve passablement tourneboulée. C’est cette évolution de l’art lui-même que Claudie Guilluy a expliqué à ses élèves :

« L’Académisme bon ton côtoie Cézanne qui privilégie et montre la force de la couleur, tandis que les Impressionnistes abandonnent quelque peu la forme pour faire parler leurs émotions, leurs impressions. Puis arrivera Picasso qui réfutera définitivement le carcan de l’imitation, de la représentation, au profit de la création avec entre autre l’apport de la matière dans la peinture. S’en suivront divers mouvements artistiques représentatifs de l’art moderne. »

Mettant en parallèle certaines œuvres, parmi les plus énigmatiques, représentées sur les parois des grottes avec des œuvres modernes et contemporaines choisies, Claudie Guilluy sut mettre en évidence les différences et les similitudes. Et comme pour rendre un hommage aux premiers artistes créateurs, les élèves réalisèrent deux fresques splendides où l’on devine, en filigrane, la représentation d’un auroch de Lascaux.

Grâce à la préhistoire, les professeurs ont transmis à leurs élèves deux facultés majeures pour leur épanouissement : l’esprit critique et la créativité.

Sophie Cattoire


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